mercredi 20 juin 2012

Elle est épatante

Elle est épatante (1934)

 Je me souviens encore de son fin profil
Lorsqu'un soir au bal nous fîmes connaissance
Elle était charmante et mince comme un fil
De grands yeux rêveurs et pleins d'innocence
Tout en sa personne était délicat
Elle voulut bien m'accorder une danse
Et je me disais pendant la polka
Tandis que nous sautions tous deux en cadence :

Elle est épatante cette petite femme-là
C'est phénoménal la grâce qu'elle a
Elle est aussi souple qu'un roseau
Légère comme un oiseau
Quoiqu'un peu timide et manquant d'appâts
Elle est très gentille et ne me déplaît pas
Parmi toutes celles qui sont là
Y en a pas deux comme ça

On s'est retrouvés au hasard des jours
Chez d'autres amis qui nous invitèrent
Et je lui faisais discrètement la cour
On sympathisait comme caractères
Et puis l'existence nous a séparés
Mais j'ai conservé le souvenir idyllique
De son corps menu, joliment cambré
Et de sa voix douce au timbre angélique.

Elle est épatante cette petite femme-là
Me dis-je en songeant qu'elle m'ensorcela
Qu'est-elle devenue je n'en sais rien
Mais moi je me souviens
Malgré le temps passé je revois devant mes yeux
Son air enfantin, ses gestes gracieux
Et mon cœur bien vite la reconnaîtra
Y en a pas deux comme ça.



Crée au théâtre des Bouffes Parisiens, "Elle est épatante" faisait partie de l'opérette "Au bonheur, mesdames" dans laquelle chantaient deux figures de légende, Michel Simon et Arletty. Cette dernière y interprétait "Chine chine chine", tandis que Michel Simon entonnait "Elle est épatante", adaptation d'un titre de 1898, "Cette petite femme là". 

 

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